Et si l’humanité était enfin à l’aube d’une révolution spatiale ? La startup britannique Pulsar Fusion vient de dévoiler un projet qui pourrait transformer notre manière d’explorer le système solaire. Son vaisseau spatial, baptisé Sunbird, est propulsé par un moteur à fusion nucléaire et promet de réduire drastiquement les temps de trajet vers des planètes lointaines. Imaginez : un voyage vers Mars en seulement quatre mois, contre sept à huit aujourd’hui. Une promesse qui soulève autant d’enthousiasme que de questions.
Sunbird : un remorqueur spatial nouvelle génération
Le Sunbird se présente comme bien plus qu’une simple fusée. Conçu pour rester en orbite et être déployé rapidement, il agit comme un remorqueur spatial ultra-puissant. Sa mission : s’attacher à des fusées plus massives, comme le Starship de SpaceX, et leur permettre d’atteindre des destinations lointaines bien plus vite.
Les chiffres avancés par Pulsar Fusion sont impressionnants. Avec Sunbird, un vaisseau pourrait rejoindre Mars en seulement quatre mois, contre près de huit aujourd’hui. Pluton, quant à elle, deviendrait accessible en quatre ans au lieu des huit années nécessaires à la mission New Horizons de la NASA. Même Saturne ne serait plus qu’à deux ans de voyage.
Cette réduction du temps de trajet n’est pas anodine : au-delà du gain logistique, elle est cruciale pour la santé des astronautes, car elle limite leur exposition prolongée aux radiations cosmiques et aux effets délétères de la microgravité. Moins de temps dans l’espace, c’est aussi moins de risques encourus.
Un moteur révolutionnaire : le Duel Direct Fusion Drive (DDFD)
Au cœur de cette prouesse se trouve le moteur Duel Direct Fusion Drive (DDFD), une technologie en cours de développement par Pulsar Fusion. Ce moteur à fusion nucléaire compact fournit à la fois une poussée colossale et une production d’énergie impressionnante.
Le DDFD est capable de générer une impulsion spécifique de 10 000 à 15 000 secondes et une puissance de 2 mégawatts. Lorsqu’il est activé, il deviendrait temporairement l’endroit le plus chaud du système solaire et produirait des vitesses d’échappement dépassant les 800 000 km/h. Ces performances inégalées pourraient bien ouvrir une nouvelle ère pour l’exploration spatiale.
Pulsar Fusion a débuté le développement de ce moteur en 2023 à son siège de Milton Keynes, au Royaume-Uni. Les premiers tests statiques sont prévus pour 2025 et seront suivis d’une démonstration en orbite en 2027. Si tout se passe comme prévu, le rêve d’un voyage rapide et efficace vers les étoiles pourrait devenir réalité d’ici la prochaine décennie.

Des défis financiers et technologiques à surmonter
Malgré les avancées technologiques, la propulsion à fusion nucléaire n’est pas une idée nouvelle. En effet, les scientifiques envisagent cette méthode depuis les années 1950 pour améliorer l’efficacité des voyages spatiaux. Cependant, le financement de ces projets ambitieux a toujours été un obstacle majeur. Le programme NERVA de la NASA avait notamment été abandonné en 1973 pour des raisons budgétaires malgré des résultats prometteurs. De même, des projets plus récents comme le moteur VASIMR sont encore en attente de financements suffisants pour être pleinement opérationnels.
Pour éviter ces écueils, Pulsar Fusion collabore étroitement avec des institutions de renom, comme les universités de Cambridge et de Southampton, ainsi qu’avec le Nuclear Advanced Manufacturing Research Centre. En 2022, l’entreprise a obtenu un soutien financier de l’Agence spatiale britannique, un signe encourageant pour la poursuite de ses recherches.