
« La mission qui est partie n’était pas une mission de sauvetage, c’était une mission de remplacement de l’équipage », explique Lionel Suchet, mercredi sur France Inter.
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« Personne n’avait abandonné » les deux astronautes américains de retour sur Terre mardi 18 mars, après neuf mois passés à bord de la Station spatiale internationale (ISS), souligne mercredi sur France Inter le président du Cnes (Centre national d’études spatiales), Lionel Suchet. Donald Trump a accusé son prédécesseur Joe Biden d’avoir volontairement « abandonné » les deux astronautes. Mais « tout cela a été monté en épingle », rappelle le président du Cnes.
Après plus de neuf mois coincés dans l’ISS, les deux astronautes américains sont rentrés mardi sur Terre. Initialement partis en juin dernier pour une mission de huit jours, ils ont vu leur séjour dans l’espace s’éterniser après des défaillances détectées sur le vaisseau Starliner de Boeing les ayant acheminés. Ils n’ont été à aucun moment en danger et sont « en bonne forme », décrit Lionel Suchet. « Personne ne les avait abandonnés. La mission qui est partie n’était pas une mission de sauvetage, c’était une mission de remplacement de l’équipage. Donc oui, tout cela a été monté en épingle », explique-t-il.
Les deux Américains ont pu rentrer grâce à un appareil de SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk. « C’est un coup dur pour Boeing », estime le président du Cnes, soulignant la « guerre commerciale » que se livrent les entreprises privées dans le domaine spatial. Mais c’est aussi « une chance » car « ce domaine se développe beaucoup ». « Le spatial aujourd’hui répond à des enjeux de pêche, de climat, d’aménagement du territoire, de sécurité, donc il y a tout un pan de l’économie qui tire parti du spatial et donc ça tire une économie ouverte avec des investisseurs, des privés qui se mettent dans cette activité, qui développent des services, des structures spatiales », explique-t-il.
« Aujourd’hui, toutes les activités économiques peuvent tirer parti des données spatiales. »
Lionel Suchet, président du Cnessur France Inter
C’est notamment le cas du renseignement, l’un des enjeux actuels dans les relations internationales. « Le spatial devient de plus en plus stratégique », souligne Lionel Suchet, notamment pour la défense. « Les pays sont bien conscients qu’il faut développer le spatial et se protéger d’une éventuelle agression spatiale dans l’espace », assure-t-il. « Les outils qu’on envoie là-haut permettent d’avoir des informations très précieuses pour faire la guerre » sur Terre, mais par conséquent, « ce sont aussi des cibles dans un conflit potentiel. Et demain, s’il y avait un conflit généralisé, les moyens spatiaux pourraient être mis en danger. Et donc, il faut surveiller ces moyens et les protéger. »