C’est l’un des spectacles célestes les plus émouvants à observer. En songeant aux générations d’humains qui y ont assisté avant nous, pétrifiés, parce qu’ils ne savaient pas encore expliquer ce qui se passait sous leurs yeux. Samedi 29 mars, vers la mi-journée, le Soleil a rendez-vous avec la Lune pour une éclipse solaire partielle qui sera visible depuis tout le territoire métropolitain, dans une grande partie de l’Europe et jusqu’en Sibérie.
Progressivement, le ciel prendra une teinte plus froide, la luminosité baissera subtilement, tandis que l’ombre de la Lune grignotera délicatement le bord du Soleil, comme on mord dans un cookie. Un phénomène qui ne se produit pas très fréquemment mais assez régulièrement tout de même, puisqu’il s’agira là de la 17e éclipse partielle pour ce siècle.
La mécanique de l’éclipse
Concrètement, que va-t-il se passer ? Une éclipse de Soleil est le résultat du ballet cosmique auquel se livrent la Terre, la Lune et notre étoile. Elle se produit lorsque ce satellite naturel passe entre notre planète et le Soleil, projetant son ombre sur la Terre. Cela ne survient qu’à la nouvelle lune, puisque c’est le seul moment du cycle lunaire où elle se trouve du même côté que le Soleil par rapport à la Terre. Ce qui est, en passant, la raison pour laquelle nous ne la voyons pas dans le ciel.
Mais comment une si petite Lune parvient-elle à masquer si bien une étoile naine jaune bien plus grosse qu’elle ? Grâce à une coïncidence cosmique extraordinaire : bien que la Lune soit environ 400 fois plus petite que le Soleil, elle se trouve aussi environ 400 fois plus près de la Terre. De ce fait, vue depuis notre planète, elle apparaît exactement de la même taille que notre étoile ! C’est cette concordance parfaite qui permet à la Lune de masquer précisément le disque solaire lors des éclipses totales.
Quoi qu’il en soit, rien de cataclysmique à craindre, donc, pour peu qu’on sache de quoi il retourne… Reste que le phénomène n’est pas sans danger puisqu’il ne faut jamais l’observer à l’œil nu ni même avec de bonnes lunettes de soleil, sous peine de brûlures de la rétine pouvant conduire à la cécité. Si vous souhaitez profiter de la fête, il faudra donc absolument vous équiper de lunettes d’éclipse, certifiées par la directive européenne 89/686/CEE.
Éviter le danger
Vous manquez de temps pour vous en procurer ? Une astuce peut vous permettre de réaliser une observation indirecte par projection. Pour cela, il suffit de vous munir de deux feuilles cartonnées : percez un petit trou d’épingle dans la première, puis utilisez-la pour projeter l’image du Soleil éclipsé sur la seconde feuille. Plus vous éloignerez les deux cartons l’un de l’autre, plus l’image projetée sera grande. Une méthode simple et sans danger qui vous permettra d’observer le phénomène en toute sécurité !
Enfin, pour les plus inquiets et/ou les plus motivés, de nombreuses associations d’astronomie organisent des observations publiques à travers la France avec des lunettes d’éclipse à disposition et parfois même des télescopes équipés des filtres adéquats pour l’occasion. Pour trouver un événement organisé près de chez vous, consultez la liste régulièrement mise à jour par l’Association française d’astronomie.
À Découvrir
Le Kangourou du jour
Répondre
En pratique, l’éclipse débutera vers 9 h 50 (heure française) pour s’achever vers 13 h 45, avec un maximum aux alentours de 11 h 45. La portion du Soleil masquée par la Lune variera selon votre position géographique : plus vous serez situé au nord-ouest de la France, plus le spectacle sera impressionnant. Les habitants de la pointe bretonne seront les plus chanceux avec environ un tiers du disque solaire occulté, tandis qu’à Paris un quart du Soleil sera masqué et, dans le sud-est du pays, l’éclipse sera plus modeste avec seulement 10 % du disque solaire caché.
Dans tous les cas, le phénomène devrait être facilement observable car le Soleil sera bien haut dans le ciel, à condition, bien sûr, que la météo soit favorable. Mais, répétons-le encore une fois, ne regardez pas l’éclipse sans une protection adaptée.
Auteur :
Aller à la source
