Et si nous n’étions pas seuls dans l’univers ? Depuis des décennies, les scientifiques scrutent Mars à la recherche d’indices sur une possible vie passée. Aujourd’hui, une découverte intrigante vient relancer le débat. Une roche en forme de pointe de flèche, baptisée Cheyava Falls, a en effet été repérée par le rover Perseverance dans le cratère Jezero. Sa structure et sa composition chimique pourraient indiquer l’ancienne présence de microbes sur la planète rouge.
Une roche intrigante : que révèle l’analyse de Perseverance ?
Tout commence avec une roche à l’apparence banale, mais aux caractéristiques uniques. Située au bord de l’ancienne vallée fluviale Neretva Vallis, Cheyava Falls présente de curieuses taches noires, bleues et verdâtres appelées « graines de pavot », ainsi que des taches millimétriques bordées de noir surnommées « taches de léopard ».
Grâce aux instruments ultra-performants de Perseverance, notamment PIXL (qui analyse la composition chimique des roches), les chercheurs ont découvert que ces formations sont riches en fer, avec des niveaux d’oxydation variables. Ce détail est crucial : sur Terre, des structures similaires sont en effet souvent associées à des réactions chimiques impliquant des organismes vivants.
Autre élément intrigant : la présence de filons de sulfate de calcium, un élément qui suggère que de l’eau a autrefois circulé dans la roche. Or, l’eau est un élément clé dans l’apparition de la vie.
Bien sûr, ces caractéristiques pourraient aussi résulter de processus purement géologiques, comme une exposition prolongée à l’eau ou à des minéraux réactifs. Toutefois, les scientifiques sont intrigués : et si cette roche contenait les traces d’une vie microbienne disparue ?
Un environnement martien propice à la vie ?
Il y a des milliards d’années, Mars ressemblait bien peu à l’étendue désertique qu’elle est aujourd’hui. Des études montrent au contraire qu’elle abritait des rivières, des lacs et peut-être même un océan. L’eau coulait librement et offrait des conditions théoriquement favorables à l’apparition de formes de vie.
La vallée Neretva, où se trouve Cheyava Falls, est un ancien chenal qui aurait été creusé par une rivière. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer la formation de la roche. La première suggère que la boue transportée par l’eau contenait des composés organiques. Avec le temps, ces matériaux auraient été piégés et préservés dans la roche. La seconde hypothèse propose qu’un second épisode aqueux aurait modifié la roche après sa formation, créant ces structures si particulières.
Cependant, sans instruments capables de détecter directement la vie, Perseverance ne peut pas trancher. L’analyse de ces échantillons sur Terre sera essentielle pour savoir si cette roche a été façonnée par la chimie seule… ou par des microbes martiens.

Le défi du retour des échantillons sur Terre
C’est là que les choses se compliquent. Perseverance a bien collecté des échantillons de Cheyava Falls, qu’il a placés dans des tubes hermétiques en vue d’un retour sur Terre. Néanmoins, le projet de Mars Sample Return, qui est censé ramener ces fragments, est dans l’impasse.
Initialement prévu pour un retour entre 2035 et 2039, le programme rencontre un obstacle majeur : son coût astronomique de 11 milliards de dollars. La NASA a récemment annoncé qu’elle devait revoir son approche et chercher de nouvelles solutions.
Deux options sont envisagées, mais toutes nécessitent un soutien politique et financier fort. Si rien n’est fait, ces précieux échantillons pourraient rester sur Mars pour des décennies.
Pourtant, analyser Cheyava Falls dans les laboratoires terrestres pourrait révolutionner notre compréhension de l’univers. En effet, si cette roche prouve que la vie a existé sur Mars, alors cette dernière pourrait être bien plus répandue que nous ne l’imaginons.