James-Webb détecte un gaz lié à la vie : des astronomes parlent de la « preuve la plus convaincante » de vie extraterrestre

K2-18b refait parler d’elle ! Cette super-Terre située dans la zone habitable de son étoile, à 124 années-lumière de nous, pourrait en effet présenter dans son atmosphère la signature chimique de gaz associés à une activité biologique. Un résultat qui est cependant loin de faire consensus dans la communauté des astrophysiciens.

Et si K2K2-18b, exoplanète située à 124 années-lumière de la Terre, abritait la vie ? C’est du moins ce que proposent les auteurs d’une nouvelle étude… qui fait grand bruit.

Dans l’atmosphèreatmosphère de cette exoplanète 8,6 fois plus massive et 2,6 fois plus grande que la Terre, le télescope James-Webb (JWSTJWST) aurait en effet détecté la présence potentielle de deux gaz : du sulfure de diméthylesulfure de diméthyle (DMS) et du disulfure de diméthyle (DMDS). Deux composés organiques qui, sur Terre, sont associés à une activité biologique, et plus particulièrement à des organismes microbiens primaires comme le phytoplanctonphytoplancton.

Habitabilité de K2-18b : une controverse qui n’est pas nouvelle !

L’idée d’associer la présence de DMS et de DMDS dans l’atmosphère de K2-18b avec la présence d’une vie extraterrestre est donc très tentante. Il faut cependant rester très prudent, car l’origine de cette signature reste incertaine et il n’est de toute façon pas exclu que des réactions chimiques abiotiquesabiotiques, c’est-à-dire non associées à une activité biologique, puissent en être à l’origine.

Les chercheurs clament cependant qu’il s’agit là de l’observation la plus convaincante à ce jour concernant l’existence d’une vie extraterrestre, à l’extérieur de notre Système solaire. Leur conclusion s’appuie sur une étude statistique, qui laisserait penser que leurs observations sont réelles, et non le résultat d’une fluctuation statistique. Une méthodologie et des résultats qui ne font toutefois pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique.

Pour Franck Selsis, astrophysicienastrophysicien au Laboratoire d’astrophysiqueastrophysique de Bordeaux, la méthode développée par l’auteur principal de l’étude publiée dans la revue The Astrophysical Journal Letters, doit en effet être considérée avec beaucoup de prudence. En 2023 déjà, Nikku Madhusudhan annonçait des résultats très similaires, qui ont été largement critiqués par des publications ultérieures.

Planète-océan ou planète infernale ?

Ce n’est en effet pas la première fois que K2-18b fait parler d’elle. Outre le fait que cette exoplanète située dans la constellation du Lionconstellation du Lion présente des mensurations qui la placent dans la catégorie très intéressante des super-Terre ou mini-NeptuneNeptune, elle orbiteorbite dans la zone habitable de son étoileétoile, la naine rouge K2-18.

De précédentes observations réalisées par Nikku Madhusudhan avaient mené à la proposition que l’épaisse atmosphère était composée d’importantes quantités de vapeur d’eau, mais aussi de méthane et de dioxyde de carbonedioxyde de carbone, soit des composés organiques (construits à partir d’atomesatomes de carbone). Cette proposition avait alors positionné K2-18b dans le groupe des planètes hycéennes, c’est-à-dire abritant potentiellement un océan et une atmosphère riche en hydrogènehydrogène – soit les éléments essentiels au développement d’une vie extraterrestre. Une interprétation là aussi très controversée, plusieurs études révélant au contraire que la planète serait bien trop chaude pour posséder un océan, comme le rappelle Franck Selsis.

Prudence, donc, face à ses nouveaux résultats. Les auteurs de l’étude avouent d’ailleurs que leur hypothèse doit être renforcée par un temps d’observation supplémentaire avec le JWST, notamment afin de confirmer que le signal chimique observé est bien associé à du DMS. En parallèle, les auteurs annoncent travailler sur l’identification d’éventuelles réactions chimiques non biologiques pouvant être à l’origine de DMS et DMDS. Bien sûr, ces résultats doivent être confrontés à des études indépendantes. Nul doute que le cas de K2-18b fera donc encore parler de lui !

Auteur : Morgane Gillard, Rédactrice

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