Des observations « en urgence » de l’astéroïde 2024 YR4 révèlent une origine étonnante et une forme unique !

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L’astéroïde 2024 YR4 n’a été découvert qu’en décembre dernier. Mais la crainte de le voir frapper la Terre a poussé les astronomes à mobiliser de nombreux moyens pour, au plus vite, en apprendre plus à son sujet. Et leurs dernières découvertes sont pour le moins surprenantes.

L’astéroïde 2024 YR4, c’est celui que les astronomesastronomes ont, un temps, envisagé comme susceptible d’entrer en collision avec la Terre et de détruire ainsi une ville entière. Il y a quelques jours, c’est le télescope spatial James-Webb qui nous en offrait (enfin) une image. Aujourd’hui, ce sont des chercheurs du NOIRLab (États-Unis) qui nous en présentent une vue en 3D. Ils l’ont construite grâce à des « observations d’urgence » qu’ils ont réalisées avec le spectrographe installé sur le télescope Gemini Sud (Chili). Et elle livre quelques précisions concernant l’astéroïde qui fut un temps menaçant.

Un astéroïde décidément pas comme les autres

C’est plus exactement l’analyse de la courbe de lumière de l’astéroïde – comprenez, la façon dont sa luminositéluminosité change dans le temps – qui a permis aux astronomes de remonter à sa composition, à ses caractéristiques orbitales et à sa forme. Ainsi, 2024 YR4 est probablement un astéroïde de type S. Riche en silicatessilicates, donc. Peut-être un fragment d’un astéroïde plus grand qui se serait brisé lors d’une collision. Son diamètre est compris entre 30 et 65 mètres. De quoi en faire le plus gros objet de l’histoire récente à menacer d’impacter la LuneLune – puisque c’est désormais ce risque de collision là que les astronomes suivent. Les chercheurs rapportent aussi que l’astéroïde tourne sur lui-même toutes les 20 minutes. Et qu’il a une surprenante forme de rondelle de hockey.

Les caractéristiques orbitales de 2024 YR4 laissent, quant à elles, penser que l’astéroïde nous vient de la ceinture principale d’astéroïdes, située entre Mars et JupiterJupiter. « Nous sommes quelque peu surpris, commente Bryce Bolin, astronome, dans un communiqué du NOIRLab. Nous ne pensions pas que de nombreux astéroïdes géocroiseursgéocroiseurs pouvaient provenir de cette ceinture principale. » Mais les données suggèrent qu’il est « fort probable » que nous devions sa présence à des interactions gravitationnelles avec Jupiter.

Cette animation montre l’astéroïde 2024 YR4 passant près de la Terre et se dirigeant vers son impact potentiel avec la Lune. © NOIRLab, NSF, AURA, R. Proctor

Un pas en avant pour la défense planétaire

Voilà donc qui permet aux chercheurs de mieux comprendre comment les petits astéroïdes évoluent et peuvent atteindre des trajectoires de croisement avec notre Terre. Et qui démontre aussi l’importance dans les efforts de défense planétaire d’un suivi rapide grâce à des télescopes terrestres comme Gemini Sud. Elles sont en effet susceptibles de fournir des données complémentaires à celles du télescope spatial James-Webbtélescope spatial James-Webb, par exemple, et qui permettent d’évaluer et de catégoriser rapidement les objets géocroiseurs récemment découverts.

Auteur : Nathalie Mayer, Journaliste

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