Pour la première fois, la NASA a publié une image haute définition d’un coucher de soleil lunaire, une scène fascinante où le jour cède la place à l’obscurité glaciale. Ce cliché a été pris par l’atterrisseur Blue Ghost, un engin développé par la société Firefly Aerospace dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS).
Un atterrisseur en mission scientifique
Blue Ghost a été lancé depuis le Centre spatial Kennedy le 15 janvier 2024, transportant dix instruments scientifiques et technologiques. Il s’est posé sur la face visible de la Lune, dans le bassin Mare Crisium, le 2 mars. Sa mission ? Collecter des données précieuses sur la surface lunaire, ses interactions avec le vent solaire et les effets de la météo spatiale.
Pendant quatorze jours, soit l’équivalent d’un jour sur la Lune, Blue Ghost a exploré ce monde hostile avant de succomber à la nuit lunaire. Contrairement aux rovers et atterrisseurs conçus pour durer, Blue Ghost n’était pas équipé pour survivre à des températures extrêmes pouvant descendre jusqu’à -100°C. Il s’est donc éteint le 16 mars, marquant la fin d’une mission courte, mais riche en découvertes.
Un coucher de soleil comme jamais vu auparavant
L’un des moments les plus marquants de cette mission a été l’observation et la capture d’un coucher de soleil lunaire en haute définition. Sur l’image, on distingue une lueur fantomatique se répandant à l’horizon, plongeant peu à peu la surface cratérisée dans l’ombre. Ce spectacle rare, invisible depuis la Terre, offre une nouvelle perspective sur les cycles lunaires et l’interaction de la lumière solaire avec le sol lunaire.
Cette image n’est pas seulement belle ; elle est aussi d’une grande importance scientifique. Elle permettra en effet d’analyser plus en détail l’atmosphère extrêmement fine de la Lune et les variations de température brutales qui affectent sa surface.

Une mission aux multiples objectifs scientifiques
En plus de capturer ce coucher de soleil historique, Blue Ghost a contribué à des recherches essentielles pour l’avenir de l’exploration spatiale. Parmi les dix instruments embarqués, on retrouve notamment :
- Une sonde thermique souterraine, la plus profonde jamais utilisée sur la Lune, pour mesurer la conductivité thermique du sol lunaire.
- Un imageur à rayons X destiné à analyser l’interaction entre le vent solaire et le champ magnétique terrestre.
- Une sonde électromagnétique capable d’étudier les structures souterraines jusqu’à 110 kilomètres de profondeur.
Les données recueillies par ces instruments seront précieuses pour les futures missions lunaires habitées, notamment celles du programme Artemis, qui prévoit le retour des astronautes sur la Lune d’ici la fin de la décennie.

Un premier pas vers une présence humaine durable sur la Lune
Avec cette mission, la NASA et Firefly Aerospace démontrent ainsi l’importance des partenariats public-privé dans l’exploration spatiale. Blue Ghost n’est que le premier d’une série d’atterrisseurs prévus dans le cadre du programme CLPS qui vise à établir une présence humaine durable sur la Lune.
Les images du coucher de soleil lunaire, aussi poétiques soient-elles, rappellent surtout que nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère d’exploration. Demain, ce ne seront peut-être plus des robots, mais des astronautes qui contempleront le Soleil disparaître à l’horizon de la Lune.